Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes en RDC : Enjeux et challenge

Située au cœur d’Afrique, la République démocratique du Congo s’est également engagée avec le reste du monde aux objectifs de développement durable. Deuxième plus grand pays d’Afrique avec une superficie de 2.345.409 km². Une superficie équivalente à celle de l’Europe occidentale.  En 2009, la population de la RDC a été estimée autour de 86,79 millions d’habitants, la plus grande majorité jeune repartie de la manière suivante :

-       Les moins de 15 ans constituent 46% ;

-       Les plus de 15 à 56 ans représentent 50% ;

-       Les plus de 60 ans et plus, se chiffrent à 4% de la population.

La RDC n’est pas pauvre, elle est tout simplement mal gouvernée. Elle possède des ressources naturelles exceptionnelles, des gisements de minerais, un grand potentiel hydroélectrique, de vastes terres arables, une biodiversité exceptionnelle et la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, pourtant la proportion de la population congolaise vivant dans l’extrême pauvreté était de 64,90% en 2012, contre 71,30% en 2005 (au seuil de 1,25$ par jour). Ainsi pour dire que la plus grande majorité des habitants de la RDC n’ont pas profité de ces richesses. Un pays qui vit dans une situation de crise humanitaire aussi sévère que persistante depuis plusieurs décennies.

En 2018, seuls 33% des congolais utilisent des toilettes améliorées et plus de 90% des ménages n’ont pas accès aux installations d’assainissement améliorées pour déverser de l’eau dans un égout. Plus de 49,0% de ménages, soit environ 1 ménage sur deux, sont affectés par l’insécurité alimentaire dont 16,4% de façon sévère. Plus de la moitié de ménages (51,9%) sont économiquement vulnérables car affectant près de 65% de leurs dépenses mensuelles à l’achat de la nourriture. La pauvreté demeure omniprésente. Les indicateurs de pauvreté restent élevés par rapport aux normes régionales. Près des ¾ de la population vit en dessous du seuil de pauvreté de 1,90 $/jour en Parité du Pouvoir d’Achat (PPA). L’espérance de vie à la naissance était de 60,4 ans en 2018 contre 58,4 en 2013.

Suite à la carence des données statistiques démographiques actualisées, ces chiffres sont à prendre avec beaucoup de précautions. Depuis son accession à l’indépendance, la RDC n’a organisé qu’un seul recensement scientifique de sa population, laquelle remonte en 1984.

Appropriation des ODD

17 objectifs, 241 indicateurs, 169 cibles ne sont pas faciles à atteindre au regard de défis énormes à relever par plusieurs pays, surtout ceux d’Asie et de l’Afrique Subsaharienne. D’où il est recommandé aux Etats d’adopter ses propres stratégies d’appropriation, et de définir ses priorités tenant compte de son propre contexte national. Dès 2016, le pays s’est engagé à la contextualisation et la priorisation des ODD et leurs cibles. Ce processus a conduit à la définition des 38 cibles prioritaires, adossées sur 58 indicateurs.

Eliminer la pauvreté sous toutes ses formes, en RDC. 

Pauvreté et vulnérabilité sont endémiques en RDC. La proportion de la population congolaise vivant dans l’extrême pauvreté était de 64,90% en 2012, contre 71,30% en 2005 (au seuil de 1,25$)[1]. L’incidence de la pauvreté varie grandement entre les provinces. La RDC occupe l’avant dernier rang (186ème sur 187 pays) du classement de l’indice de développement humain de 2013 qui est un indicateur synthétique servant à mesurer les progrès réalisés à long terme dans trois dimensions fondamentales de développement humain : une vie longue et en bonne santé, l’accès aux connaissances et un niveau de vie décent.



[Lire le Rapport d’examen national volontaire des Objectifs de développement durable, publié en mai 2020 26297VNR_2020_DRC_Report_French.pdf

Considérée aujourd’hui comme l’une des composantes clés des stratégies de réduction de la pauvreté en Afrique, le gouvernement congolais a mise en place depuis 2016 un programme de protection sociale pour essayer de répondre aux problème de l’extrême pauvreté que sévit en République démocratique du Congo.  Ce programme permet à la protection sociale de jouer pleinement son rôle d’instrument privilégié de gestion des risques et de réduction de la pauvreté. La protection sociale permet également de soutenir les groupes pauvres et vulnérables et de garantir leur accès aux services sociaux essentiels afin de développer leur capital humain, elle apporte aussi un soutien temporaire en cas de crises et, plus globalement, à rompre le cycle intergénérationnel de transmission de la pauvreté. Très loin de satisfaire le niveau de besoin par rapport à la couverture offerte, et concerne uniquement que 5% de la population congolaise contre 13% en Afrique subsaharienne et 45% dans le monde[1].




[1] Idem 

En dépit de la mise en place d’un programme de couverture sanitaire universelle pour répondre à la problématique de l’accès aux soins de santé essentiels, y compris les soins de maternité, à travers l’adoption de deux lois entre 2017 et 2018 portant respectivement la loi déterminant les principes fondamentaux relatifs à la mutualité et celle fixant les principes fondamentaux à l’organisation de la santé publique, ces deux textes de lois peinent à s’appliquer en RDC.

D’où la réalisation de l’objectif 1 des ODD reste hypothétique pour la République Démocratique du Congo d’issue 2030.